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vlipp - EMI : ça veut dire quoi être animateur éducation aux médias et à l'information ?
20 juin 2023
EMI : ça veut dire quoi être animateur éducation aux médias et à l'information ?

C'est à travers son engagement au sein du média associatif Fragil que Dany Tougeron a découvert son goût pour l'éducation aux médias. Après des études d'Histoire puis de journalisme,  il a écrit pour différents médias comme Ouest France, la Croix ou Libération. Nourri de ces expériences, il a aiguisé son regard sur le monde médiatique et s'est ensuite lancé à son compte dans l'animation d'ateliers d'éducation aux médias en Vendée. Il combine ses compétences de journaliste et sa volonté de développer l'esprit critique des publics pour animer de la manière la plus participative possible ! Il est aujourd'hui animateur éducation aux médias au Vlipp. Arrivé depuis janvier 2023, nous avons souhaité en savoir plus sur son parcours.

Crédit photo : JLS Photographie

Quel a été ton parcours jusqu’à aujourd’hui ? 

J’ai commencé mon parcours universitaire en fac d’histoire à Nantes dans l’objectif de devenir journaliste. Une fois ma licence obtenue, j’ai découvert l’éducation aux médias dans une association qui s’appelle Fragil. Ça a tout de suite été un coup de cœur.

Ensuite, j’ai intégré l'IJBA de Bordeaux (école de journalisme) pendant 2 ans en master. J’ai pu travailler dans divers rédactions comme à Ouest France et j’ai fait également pas mal de stages dans des médias nationaux : La Croix et Libération. À la sortie de cette école, je me suis remis dans l’éducation aux médias à fond. Au début, en Vendée à mon compte, de manière quasi hebdomadaire. Je me déplaçais dans les écoles, dans les missions locales, etc. pour faire de l’éducation aux médias et accompagner à la pratique numérique aussi. J’avais envie de retrouver le travail en collectif car j’avais bien aimé mon passage dans le milieu associatif à Nantes. L’offre d’emploi du Vlipp est arrivée, j’ai sauté sur l’occasion. Vu que je suis à mi-temps, je reste journaliste à côté, je fais encore des articles pour différents médias.

Qu’est ce qui t’a donné envie de travailler dans le journalisme et l’éducation aux médias ? 

Depuis tout petit, je suis intéressé par le journalisme. Pourtant je n’ai pas de famille dans ce secteur. J’ai toujours bien aimé l’information, être curieux, m’intéresser à des sujets. Et transmettre l’information aussi. C’est aussi pour ça que l’éducation aux médias résonne pour moi, le goût de la transmission et de la pédagogie. 

Mon rêve d’enfant, c’était de devenir journaliste sportif. Et après j’ai vu ce que c’était réellement : les contraintes, les horaires, la réalité du métier n’est pas forcément rose. Et finalement, je me suis rendue compte que ce que j’aimais vraiment faire, c’était des longs articles, la transmission en général. 

Comment définir l’éducation aux médias ?

L’éducation aux médias, c’est une manière de faire de la pédagogie sur des sujets liés à l’univers médiatique, donc journalistique mais pas que. C’est les médias dans leur ensemble. On peut ouvrir aux nouveaux médias comme les réseaux sociaux qui sont consommés par une partie de la nouvelle génération. Et c’est aussi de sensibiliser à certaines thématiques sans être dans le pathos. Il faut comprendre les usages sans tomber dans une vision trop négative. C’est vrai qu’on est dans une “époque d'infobésité”. Le problème c’est qu’on n'a jamais appris à faire le tri. Et ça ne concerne pas seulement les plus jeunes, ça touche toutes les générations. 

L’enjeu de l’éducation aux médias, c’est de développer l’esprit critique. Il ne faut pas hésiter à critiquer et à remettre en question beaucoup de choses. Le but n’est pas de faire le SAV des médias, mais bien de questionner la fabrique de l’information. En développant l’esprit critique, on peut vraiment faire la part des choses. 

Finalement, l’éducation aux médias, c’est apprendre à être actif dans la consommation de l'information et avoir les clés pour l’être.

Comment se déroulent les interventions pédagogiques ? 

On est en contact avec une structure comme un établissement scolaire par exemple, soit parce qu’on l’a démarché soit parce qu’elle est venue vers nous. Avec Romane, coordinatrice du Vlipp, on regarde ce qui peut être pertinent de proposer. On échange avec les différents partenaires pour décider quel atelier de notre catalogue est le plus propice à mettre en place par rapport à son public : le nombre de participant·e·s, quelle salle, quel matériel à disposition, etc. 

Les jours d'interventions, comme on a pas mal d’outils d’éducation populaire, on arrive un peu avant pour installer tous nos jeux et nos exercices pratiques. Ça permet de donner une certaine vision aux élèves quand il·elle·s arrivent en classe : on n’est plus dans le schéma classique d’un cours avec un prof, etc. 

Ensuite, je suis une trame mais je l’adapte constamment en fonction des questionnements des participant·e·s pour donner des ressources pédagogiques optimales. Souvent, les profs ou encadrant·e·s sont en retrait mais on cherche à ce qu’il·elle·s trouvent leur place et puissent donner un coup de main. Parfois, on s’inscrit dans un parcours plus global, en complémentarité du programme pédagogique. 

En quoi consiste ton activité au quotidien ? 

Ma mission principale est de préparer et d’animer des ateliers d’éducation aux médias, dans des établissements scolaires généralement mais ça peut aussi être dans d’autres structures.

L’idée est de réfléchir en amont à comment on va amener une thématique, par exemple “les fake news”. Comment on va amener cette thématique par le jeu, par l’interactivité pour que ce soit le moins descendant possible et cerner l’attention des participants et participantes pendant les 2 heures d’atelier. 

Je fais aussi de l’appui à la coordination des ateliers : échanger avec les différents partenaires, organiser les ateliers, réfléchir avec les partenaires à de nouvelles formules ou à adapter nos ateliers en fonction du public, aller chercher de nouveaux publics, etc.

Quelle est la partie de ton métier qui te plaît le plus ? 

Je dirais la préparation d’un atelier. Je sais que je vais devoir intervenir auprès d’un public spécifique. Adapter le format et une thématique pour que l’atelier soit le plus pertinent possible. Trouver les bons jeux, les bons moyens de faire passer l’information. C’est beaucoup de remise en question. J’aime beaucoup ce côté “réflexion” qui permet de réviser nos pratiques en amont.

Pour toi, c’est quoi un bon atelier ? 

Pour moi, un atelier doit être bien préparé en amont, c’est l’étape la plus importante. Du côté des intervenant·e·s comme des partenaires, il faut que l’organisation soit bien ficelée. En tant qu’animateur·trice, il faut avoir en tête la trame et tous les modules, les options sur les sujets, pas seulement le diapo mais aussi d’avoir une idée pour adapter au moment venu si il y a des demandes spécifiques ou que certains outils ne fonctionnent pas. Et après sur le terrain, c’est de savoir s'adapter. 

Le but n’est pas le résultat final avec une production, c’est le cheminement qui est intéressant et le fait d’apporter une réflexion. 

Ce que j’aime bien finalement, c’est que ça ne tilte pas tout de suite. J’aime qu’au fur et à mesure de l’atelier, les esprits se délient un peu, qu’on parte d’une perception basique sur le monde médiatique pour arriver à une réflexion plus complexe. Je pose beaucoup de questions, c’est un peu ma marque de fabrique en atelier ! C’est-à-dire que je suis en interaction permanente. J’apporte rarement des réponses en diapo. Je pose des questions car la réflexion doit se faire en même temps pour l’ensemble des participant·e·s. Le cheminement ne doit pas venir de moi, il faut que ce soit très actif pour que ça permette la réflexion et la mémorisation.

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